lundi 9 juin 2014

Ail, fleurette d'ail et teigne du poireau, compilation de l'information que j'ai lu jusqu'à présent



L'an dernier (saison 2013), j'ai été chanceuse avec mon ail, aucune teigne du poireau. J'ai donc pu récupérer les fleurettes d'ail de ma centaine de bulbe. L'automne passé, j'ai planté environ 300 gousses d'ail pour la saison 2014.

Depuis la fonte des neiges en avril que je regarde pousser mon ail presque chaque jour. La semaine dernière j'observais beaucoup car j'avais hâte de voir poindre les fameuses premières fleurettes. Jeudi matin, toute excitée je vois poindre les premier signes de quelques fleurs sur quelques plants. Alors là j'étais contente... jusqu'au soir.



Jeudi au souper je retourne voir mon ail pour voir l'évolution des fleurettes observées le matin. Merde, c'est là que je découvre le début des dégâts causés par la teigne du poireau. Ce qui est plate avec la teigne du poireau, c'est qu'on risque de perdre toutes nos belles fleurettes si l'ensemble des plants sont attaqués. Bon si on coupe les tiges affectées on aura toujours les bulbes... mais pas les fleurettes. Comme je n'avais pas eu de teigne l'an dernier, je n'ai mis aucun filet protecteur contre les insectes sur ma parcelle d'ail cette année. Maintenant que je sais qu'elle est ici, je couvrirai l'an prochain avec un filet pour avoir mes fleurettes.

Ce que j'ai décidé de faire cette année, j'ai arracher les plants affectés par la teigne. On consommera ces bulbes immatures d'ail dès maintenant. En espérant limiter leur prolifération cette année car j'aimerais aussi avoir du poireau à la maison.

Petite tournée hier, j'ai trouvé quelques nouveaux plants affectés et mais aussi plusieurs fleurette d'ail non endommagées ont poussé et font maintenant 15-20cm. Heureusement, je suis pas commerciale, je ne vends pas mes légumes à qui que ce soit, le côté esthétique est de moindre importance, et donc je m'organiserai avec "les défauts" causés par ces petites indésirables. Sauf que, j'aime ça récolter mes fleurettes d'ail et pouvoir les consommer à cette période de l'année. Je m'organiserai pour avoir un filet anti-insecte l'an prochain sur ma parcelle d'ail. Ça me semble être une solution envisageable facilement.

Quand même, le fait d'avoir rencontré la teigne du poireau sur mon ail cette année m'a fait chercher plus d'info sur cette dernière afin de mieux la comprendre et de mieux en éviter les dégâts. Je ne suis en rien experte dans le domaine, j'essais juste de trouver de l'info, en comprendre un maximum, analyser et interpréter du mieux que je peux ce que j'en lis afin d'utiliser cette info au mieux pour moi. Il est possible que je fasse des erreurs, car comme mentionné juste avant, je ne suis nullement experte dans ce domaine.

Quelques documents dénichés ici et là:

La teigne du poireau: biologie et impact sur les cultures (Agriculture, pêcherie et alimentation Québec)

Ce document donne de l'info de l'état des choses pour le Québec jusqu'à la saison 2003, mais se base beaucoup sur les données disponible en France pour prédire le comportement ici. Mais on y voit aussi des généralités sur le cycle de vie de cet insecte. Le tout bien synthétisé au tableau de la page 4 du document.

Ce que j'en retiens:

C'est la stade larvaire qui cause des dégâts considérables aux végétaux ciblés (ail, poireau, ciboulette, oignon) en grignottant le tissus foliaire jusqu'à se rendre au bulbe parfois.

Les adultes qui ont hivernés (dernière génération de l'année précédente) commencent à "se réveiller" quand la température nocturne est de 9.5-10C. Toutefois, il faut une température nocturne minimale de 10-12C pour permettre une activité sexuelle.

L'insecte au stade papillon est actif de nuit.

Pour la génération du printemps, on tient compte des degré-jours en base 6 pour évalué le cycle vital. Le temps entre la ponte et l'éclosion des oeufs (donc l'incubation) demande environ 90 degrés-jours en base 6. Si on prend la température à chaque jour sur le site, on saura donc à partir de quand les adultes sont sexuellement actif (température nocturne supérieur ou égale à 10-12C) et vers 90 degrés-jours base 6 plus tard on a une période ciblé pour observer de façon plus accrue s'il y a des dégâts causés par la phase larve de la teigne du poireau et agir au besoin.

Un cycle complet (génération) demande 450 degrés-jours base 6. Le cycle semble être d'environ 40-50 jours au printemps et 35 jours en été.

Au Québec, la teigne du poireau peut avoir 2 ou 3 générations par année. Accroissant le nombre d'individus à chaque génération, donc accroissant le potentiel de dégât causé au fur et à mesure des générations. (plus dramatique pour le poireau que pour l'ail)

Une photopériode inférieur à 15h (moins de 15h de lumière) subit par les larves induit une diapause reproductive (mise en arrêt des fonctions de reproduction jusqu'à l'année suivante). Au Québec ce seuil est atteint fin juillet. Donc les individus adultes nés fin août et par la suite ne peuvent pondre d'oeufs dans l'année en cour et sont appelés à hiverner pour pondre le printemps suivant.

L'hiver causerait une grande mortalité chez la génération adultes hivernantes, donc régulation à la baisse de population et des dégâts.

Cependant, c'est la première génération qui est la plus dommageable pour l'ail (à tout le moins pour la fleurette qui sont détruites par les larves, adieu hampe florale). Les bulbes étant pratiquement à maturité ou déjà à maturité lors de la 2e génération au stade larvaire, cette 2e génération aurait moins d'impact sur l'ail, mais plus sur le poireau.

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Fiche technique, La teigne du poireau, ravageur des cultures alliacées (Ministère de l'agriculture et de l'alimentatio, Ontario, publication 2009)

Dans ce document on voit des images des dégâts causé par la teigne du poireau, de la larve, de l'individus adulte, des oeufs, et de la pupe dans son cocon.

Ce que je retiens de ce document:

Confirmation de 3 périodes de vol des adultes (3 périodes de ponte).

Dans les grandes cultures au Québec, le seuil d'intervention serait de 5% des plants affectés. En Ontario, on se base plutôt sur le nombre d'individus attrapé dans dans les pièges à phéromones pour cibler le moment d'intervention avec des insecticides, soit 7-10 jours après les pointes de vol des teigne adultes.

Pratiques culturales réduisant les populations à des niveaux non-dommageable:
-Rotation culture
-Report de semis
-Enlever vieilles feuilles ou feuilles infestées
-Détruire les larves et pupes
-Récolte hâtive (pour réduire le nombre de la dernière génération)
-Positionnement des cultures sensibles à l'écart des zones infestées
-Destruction des débris de culture après récolte

Les teignes pourraient se déplacer de 100-200m du lieu de leur hivernation.

L'utilisation/installation de filet anti-moustique avant l'activité des femelles est efficace.

Mention d'utilisation potentielle d'insectes prédateurs, parasite ou d'agents pathogènes pour luter contre la teigne du poireau.

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J'ai aussi tiré quelques info du document: Bien protéger son ail contre la teigne du poireau (Acrolepiopsis assectella) (Rachel Trépanier, MAPAQ) (Je manque de temps actuellement mais je veux fouiller un peu plus les sources sur les prédateurs de la teigne du poireau mentionné dans ce document)

Ce que j'en retiens:

Une liste de prédateurs naturels "spécifiques" de la teigne du poireau:
- Diadromus pelchellus (vient d'europe)
Bracon furtivus fyles
- Conura albifrons (native en Amérique du Nord)
- Itoplectus conquisitor
- Scambus hispae
- Scambus pterophori

Des prédateurs d'ordre général qui peuvent agir sur divers stade de la teigne du poireau:
- Carabid beetle
- Assassin bug
- Damsel bug
- Wolf spider
- centipede

Je trouve l'approche par les prédateurs naturels intéressante, je fouillerai un peu plus. Plusieurs des prédateurs d'ordre général se retrouve déjà chez moi.

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Dissémination d'une guêpe parasitoïde comme moyen de lutte biologique contre la teigne du poireau au Canada. (Agriculture et agroalimentaire Canada, projet réalisé de 2010 à 2013)

Ce que je retiens de ce document:

Diadromus pelchellus est une guêpe qui parasite la teigne du poireau et on veut l'utiliser dans la lutte intégré contre la teigne du poireau dans les zone où la teigne est devenue problématique.

Ce projet comporte un volet expérimental au champ avec des producteur d'ail.

Le volet "effet des filets anti-insecte", montre que ces dernier sont efficaces contre la teigne du poireau pour la culture de l'ail.

Le volet avec la guêpe parasitoïde semble montrer que Diadromus pelchellus peut parasité 50%  des teignes quand elles sont en nombre suffisant. Aussi cette guêpe est capable de survivre à l'hiver dans l'est de l'Ontario.

Comme ce projet s'est terminé l'an dernier, c'est tout ce que l'on sait pour l'instant de l'utilisation de cette guêpe parasitoïde en lutte intégré contre la teigne du poireau.

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Abstract: Potential impact of the native hyperparasitoid Conura albifrons (Hymenoptera: Chalcidadae) on the exotic biological control agent Diadromus pulchellus (Hymenoptera: Ichneumonidae) (Parue dans Biocontrol science and technology, auteurs: JH Miall, PK Abram, N Cappuccino and PG Mason accepté janv 2014) note j'ai accès seulement à l'abstract, j'aurais bien aimé lire l'article au complet.

Ce que j'en retiens:

Nous avons en Amérique du Nord au moins un prédateur naturel de la teigne du poireau, il s'agit du Conura albifrons.

Ce prédateur naturel s'attaque non seulement à la teigne du poireau, mais également à Diadromus pelchellus qu'on voulait introduire en lutte biologique donc peut impacter l'établissement de ce nouveau prédateur (intraguild predation = tuer et manger les compétiteurs potentiel). (peut-être vaut-il mieux miser sur le prédateur Conura albifrons dans ce cas? J'imagine que les études vont sur poursuivre cette saison pour voir la co-évolution de ces 2 insectes dans les champs).